Baromètre des positions des candidats
à l’élection présidentielle : 2e tour

au 27/04/2017

FOCUS : Le baromètre d’Alliance VITA sur les enjeux biopolitiques.
Quelle conception de l’homme ?

 4 questions à Henri de Soos, secrétaire général d’Alliance VITA, sur la signification et la portée de ce baromètre :
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Pourquoi réaliser un tel baromètre ?
Le baromètre est un outil simple, utilisé par de nombreux organismes en cette période d’élection présidentielle. C’est le principe du tableau comparatif, avec des mentions aussi claires que possible pour synthétiser les positions passées ou les engagements futurs des candidats. Cet éclairage contribue à l’information des électeurs et participe donc utilement au débat démocratique.

Depuis l’automne 2016, Alliance VITA a publié plusieurs baromètres, accessibles sur notre site. Un baromètre a été réalisé pour chaque Primaire (celle de la Droite et du Centre, puis celle de la Gauche), et l’actuel que nous mettons à jour régulièrement concerne les 11 candidats officiellement sélectionnés.

Votre baromètre ne prend pas en compte tous les sujets importants qui préoccupent les Français !
Bien sûr, pour une élection présidentielle, toutes les dimensions de la vie politique, économique, sociale, internationale… sont à examiner avant de glisser son bulletin dans l’urne. Mais nous sommes convaincus que la plupart des mesures proposées par un candidat repose toujours sur « une certaine conception de l’Homme ». Cette vision anthropologique, rarement exprimée clairement, est aussi fondamentale à identifier que lorsqu’on évoque, pour expliquer une politique internationale, une « certaine idée de la France ». Il est crucial, à notre avis, de mettre en lumière ces fondements.

Nous avons donc sélectionné 10 thèmes appelés « biopolitiques », parce qu’ils constituent autant de critères concrets pour connaître les convictions bioéthiques de chaque candidat. Ces thèmes sont liés au respect des citoyens les plus fragiles, aux mesures nécessaires pour qu’ils deviennent, ou restent, membres à part entière dans la société. Souvent, il s’agit de sujets qui concernent des personnes qui n’ont pas, ou plus, de poids électoral. Pensons par exemple aux enfants : dans les débats actuels sur la PMA ou la GPA, ne sont le plus souvent pris en compte que les désirs d’adultes ; mais être privé de sa filiation paternelle ou maternelle constitue pour un enfant une injustice fondamentale : qui s’en soucie ?

Comment s’effectue la notation de couleur pour un thème donné ?
Nous avons distingué quatre qualificatifs possibles, pour évaluer la position de chaque candidat sur le thème en jeu : éthique (bleu) ; non-éthique (rouge) ; ambivalent (gris) ; n’a pas annoncé de mesures particulières (blanc).

Mais dans certains cas, un candidat a pu changer d’avis entre une position prise il y a quelques années (au moment du vote d’une loi qui remet en cause l’éthique, par exemple) et l’engagement qu’il affiche aujourd’hui, durant la campagne électorale. Il a fallu alors indiquer deux évaluations différentes pour exprimer ce changement dans le temps. C’est surtout le cas pour les trois thèmes qui sont signalés par une note en bas du tableau.

Prenons l’exemple du premier thème, celui qui concerne la recherche sur l’embryon humain, où seuls trois candidats ont exprimé des positions précises : le « curseur » principal de l’évaluation se situe autour de la loi de 2013, celle qui supprime le principe de l’interdiction de cette recherche et qui crée un dispositif d’autorisations sous conditions. Nous considérons que François Fillon a eu une position éthique au moment du vote de la loi (il a voté contre), mais il a exprimé récemment une position non-éthique puisqu’il a dit clairement qu’il ne voulait pas abroger cette loi. Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan ont aussi eu une position éthique au moment du vote de la loi ; mais aujourd’hui, on ne sait pas s’ils veulent l’abroger ou pas, car ils n’ont pas pris position sur ce point précis. Il est donc nécessaire de faire une distinction entre ces deux situations, de façon à ce que le même curseur serve à l’ensemble des candidats.

L’essentiel est en effet de « comparer des choses comparables », et donc d’avoir des points de repère identiques, sujet par sujet, quel que soit le candidat. Sinon, on n’évalue pas les candidats au regard du même critère d’analyse.

Le même principe a ainsi été adopté pour la toute dernière réforme sur l’IVG instaurant un « délit d’entrave » élargi : nous avons mis en exergue l’engagement explicite de François Fillon d’abroger cette dernière disposition, à l’inverse de son positionnement concernant la recherche sur l’embryon. Même s’il ne s’agit que d’une seule mesure, alors que de nombreuses autres ont été prises durant le quinquennat, ce type de résistance aura à nos yeux un impact politique notable après des années de subordination à l’idéologie de la déconstruction.

Nous ajustons donc notre baromètre régulièrement, en fonction des dernières prises de position connues. Nous mettons en valeur non pas de simples déclarations de principe, mais de réels engagements, dans la mesure où nous attendons que des candidats aient le courage de « réparer » ce qui a été « déconstruit ».

Comment faire un bilan global pour chaque candidat ?
Le baromètre n’a pas pour but de mettre en lumière un candidat « providentiel » qui s’imposerait de façon évidente… parce que ce candidat n’existe pas ! Certains profils semblent assurer une certaine cohérence éthique globale. Mais dans le détail de chaque candidat, des incohérences se dessinent, soit dans l’évolution historique de ses convictions, soit entre les différents thèmes retenus. Beaucoup ne se prononcent pas, donc il est impossible d’indiquer ce qu’ils pensent vraiment.

C’est donc à chacun de se faire une idée, en allant lire plus en détail les fiches contenant les déclarations faites par les candidats, en comparant par thème, en recherchant d’autres éléments, en discutant avec ses proches, etc. La conviction de finalement voter pour l’un ou pour l’autre peut naître en fonction des critères multiples, parmi ceux proposés mais aussi parmi d’autres enjeux, comme signalé ci-dessus.

Comme de nombreux Français, nous constatons que les paroles politiques sont de plus en plus éphémères et les promesses des candidats de plus en plus flottantes. Il est vrai que cela peut relativiser la portée pratique d’un baromètre, aussi précis soit-il. Mais cela nous engage surtout à agir, sans donner de blanc-seing à quiconque : sans naïveté, ni aveuglement, ni passivité. Voilà pourquoi, quel que soit le résultat de l’élection, nous resterons actifs et mobilisés, non seulement jusqu’aux législatives, mais aussi pendant tout le quinquennat à venir.

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